A Toulouse (Stadium) - Stade Toulousain bat Perpignan 38 à 29 (mi-temps : 15-16 )
Temps agréable ; bonne pelouse ; 28.000 spectateurs environ ; arbitrage de M. Berdos (Ile de France)
Pour le Stade Toulousain : 5 essais de Delasau (30), Clerc (39), Kelleher (44), Servat (66), Poitrenaud (70) ; 3 pénalités de Skrela (24, 51, 56) ; 2 transformations de Skrela (39, 70).
Pour Perpignan : 2 essais de Mélé (15), Vilaceca (80) ; 3 pénalités de Porical (5, 46, 48) ; 2 transformations de Porical (15, 80) ; 1 drop de Mélé (34).
Stade Toulousain : Médard ; Clerc, Poitrenaud, Jauzion, Delasau (puis Fritz, 65) ; (o) Skrela (puis Bézy, 71), (m) Kelleher (puis Lakafia, 76); Dusautoir, Sowerby, Nyanga (puis Picamoles, 69) ; Albacete (puis Maestri, 56), Millo ; Johnston (puis Montès, 71), Servat (puis Paquet, 75), Poux (puis Human, 51).
Carton jaune : Médard (79)
Perpignan : Porical - Planté, Marty, Hume, Candelon - (o) Edmonds, (m) Mélé - Tonita, Chouly, Britz - Tchale-Watchou, Vilacéca - Mas (cap), Guirado, Freshwater.
Carton jaune : Planté (66)
Le Stade maintient le rythme. Vainqueurs de Perpignan lors de la 10ème journée du Top 14, les Toulousains ont engrangé leur quatrième succès de rang, toutes compétitions confondues. Cette victoire, évidemment capitale face à un concurrent direct dans la course à la qualification, confirme la montée en puissance du club, qui a pour le moment parfaitement négocié un mois d'octobre que l'on présentait à juste titre comme infernal. Il faudra une nouvelle fois confirmer cette belle performance dans une semaine, avec la venue de Toulon à Ernest Wallon.
C'est le Stade qui décochait la première cartouche dans la partie, par l'entremise d'un joli numéro de Clerc qui, sur son aile, se débarrassait de deux adversaires avant de fixer le dernier défenseur, pour taper à suivre et finalement être devancé in extremis par un retour catalan dans l'en-but.
L'USAP répliquait dans la foulée et Porical, depuis plus de cinquante mètres, trouvait le bon chemin. Toulouse venait de se faire punir par le maître artificier adverse, comme cela avait été le cas lors de la dernière demi-finale du Top 14. Plus que jamais, il allait falloir rester disciplinés. Moins d'une minute plus tard, c'était au tour des visiteurs de se mettre à la faute, avec un plaquage haut sur Skrela. Ce dernier, malheureusement, manquait de peu la cible et le score restait à 3-0.
Dans la foulée, Porical s'offrait à son tour un exploit personnel et faisait parler sa vitesse avant de taper à suivre. Le rebond était favorable à Candelon, au détriment de Médard, et l'ailier s'effondrait dans l'en-but. M. Berdos avait recour à l'arbitrage vidéo, pour finalement ne pas valider l'essai. Toulouse avait eu chaud.
Les joueurs de Guy Novès, visiblement fébriles, peinaient à enchaîner les temps de jeu. Certes, Médard filait bien derrière la ligne, mais l'action avait été stoppée quelques secondes plus tôt, et logiquement, en raison d'un en-avant de passe. Et au contraire, l'USAP marquait le premier essai du match, en exploitant à merveille un maul conquérant, sur lequel David Mélé tapait à suivre et récupérait le cuir, pour aplatir...
Avec un retard de huit points, les Rouge et Noir étaient déjà en danger. Ils réagissaient immédiatement, d'abord sur une échappée de Servat, finalement repris aux 22, puis sur un ballon de Skrela dans le dos de la défense, qu'il manquait de ramasser pour marquer...
Mais, bien qu'en difficulté, Toulouse pouvait compter sur une mêlée plus que solide, et pour ainsi dire dominatrice. Ainsi, deux pénalités successives, à cinq mètres, étaient obtenues sur cette phase de jeu. Conscients de leur force, les Stadistes redemandaient mêlée, et le ballon sortait pour Skrela, dont le coup de pied dans l'en-but était à deux doigts d'être récupérés par Jauzion. Il y avait du mieux, mais on pouvait pester de ne pas avoir vu les locaux scorer sur ce long temps fort.
On le regrettait d'autant plus que Perpignan ne faisait pas ce genre de sentiment et Porical profitait de sa deuxième tentative, pourtant là aussi fort lointaine, pour creuser l'écart (11-0, 23ème). Sur l'engagement, Skrela réduisait l'écart sur pénalité, et le Stade, enfin, débloquait son compteur. Cela semblait du reste donner du baume au coeur aux joueurs toulousains, car ils réalisaient par la suite un superbe mouvement, dont on ne comptait plus les temps de jeu, pour finalement obtenir une pénalité. Celle-ci était rapidement jouée, et Servat prenait la défense adverse de vitesse pour aller en force derrière la ligne. M. Berdos avait recours à l'arbitrage vidéo, et ne validait finalement pas l'essai.
Cela était également le cas quelques secondes plus tard, sur une percée de Delasau, qui semblait aplatir, du moins depuis les tribunes. Mais l'arbitre, bien placé, estimait qu'un joueur catalan était venu s'intercaler entre le ballon et le sol. Les occasions se multipliaient, et le score n'évoluait pas, alors que cela faisait quasiment dix minutes que le jeu se cantonnait dans les dix mètres usapistes.
Mais Delasau, décidément très en vue, libérait son équipe en se trouvant, en bout de ligne, à la conclusion d'une nouvelle séquence toulousaine. Le score passait à 8-13, dans une partie à l'intensité impressionnante et plus qu'agréable à suivre.
Hélas, dans la foulée, Mélé claquait un drop parfait, exploitant à merveille une jolie séquence des siens. Mais dans une rencontre qui atteignait des sommets, un ballon à suivre de Skrela, après un cafouillage de Perpignan, était récupéré par Poitrenaud, qui sprintait sur cinquante mètres, et, avant d'être rejoint, il donnait à Clerc, qui marquait.
La pause était sifflée sur le score de 16 à 15 en faveur de Perpignan. On se régalait au Stadium, mais il ne fallait pas perdre de vue que le Stade, mené, était très loin d'avoir partie gagnée. Juste avant la sirène, une supériorité numérique sur un contre, mal exploitée par Candelon, venait d'ailleurs rappeler que les Sang et Or restaient un danger permanent.
La reprise ne pouvait pas mieux débuter, avec un essai d'extra-terrestre de Kelleher, qui jouait rapidement un bras cassé, s'échappait sur vingt mètres, résistait à plusieurs plaquages, dont celui de Candelon, pour marquer en force.
Pour la première fois, le Stade prenait les devants, mais concédaient une pénalité sur le renvoi, réussie par Porical. Le score était de 20-19, et les hommes de Novès ne pouvaient que regretter cette indiscipline, car leur domination ne faisait pas l'ombre d'un doute, pour un écart réduit à sa plus simple expression.
Cela, hélas, se vérifiait moins de deux minutes plus tard, pour une faute au sol de Johnston. Porical ne se faisait pas prier, et son équipe reprenait les devants. Jusqu'ici, on avait la désagréable impression que les visiteurs scoraient lors de chacune de leurs incursions dans le camp toulousain et, ce qui était encore plus fâcheux, sur des points littéralement offerts par les Stadistes...
Toulouse, pourtant, était loin de se décourager, et repartait à l'abordage. Médard puis Poitrenaud, en bout de ligne, étaient à deux doigts de marquer à leur tour. Les efforts n'étaient pas vains, car M. Berdos revenait sur une faute, et Skrela passait son coup de pied.
La domination toulousaine, avec un Kelleher exceptionnel à la baguette, ne souffrait pas l'ombre d'une contestation, et on ne comptait plus les occasions d'essai. Skrela rajoutait trois points sur pénalité, quand un Catalan, sur un nouvel exploit de Kelleher, n'avait pas d'autre choix que de stopper le demi de mêlée par un plaquage haut.
Le festival se poursuivait, et si on pouvait avoir un regret, c'était bien de ne pas voir toutes les superbes offensives récompensées au tableau d'affichage. A force de dominer, cela dit, les Toulousains forçaient leurs adversaires à multiplier les fautes, et sur l'une d'elles, Planté écopait logiquement d'un carton jaune. Sur la pénal'touche consécutive, un maul se structurait, avançait et Servat surgissait pour marquer en coin. Le Stade menait 31-22, et était à ce moment-là en position de prendre le bonus offensif.
Cela était confirmé par la suite, avec un nouvel essai, cette fois l'oeuvre de Poitrenaud, qui héritait d'un ballon à cinq mètres, passait dans un trou de souris et marquait lui aussi. Cela ressemblait de très près à une partie de rêve. L'affaire était entendue, et Toulouse n'avait plus qu'à gérer la fin de partie. Aidé par une baisse sensible et compréhensible du rythme de la partie, il y parvenait sans difficulté, malgré un essai sur la sirène et sans conséquence de Vilaceca.
Les Rouge et Noir s'imposaient avec bonus face à un concurrent direct dans la course à la qualification : pas besoin de faire un dessin pour expliquer qu'il s'agissait d'une formidable opération.