Il fallait un petit miracle pour que le Stade, dès la première minute, n'encaisse pas d'essai : suite à une passe mal ajustée de Kelleher dans ses trente mètres, Varndell récupérait le cuir, tapait à suivre et prenait logiquement de vitesse Johnston. Heureusement, grâce à un rebond favorable, le ballon filait hors des limites alors que l'ailier anglais aurait pu marquer sans opposition.
Toulouse, dans la foulée, encaissait pourtant les premiers points de la partie, sur pénalité. Le début de match était difficile pour les Stadistes, et le jeu, évidemment en raison de la pluie qui s'abattait sur le Stadium, se limitait à des échanges de coups de pied. Mais les Rouge et Noir égalisaient via un coup de pied de Skrela, après un maul conquérant de ses avants.
Si les locaux encaissaient une pénalité peu de temps après, ils se montraient peu à peu dominateurs en mêlée. Et c'est d'ailleurs sur cette phase d j eu qu'ils obtenaient une nouvelle pénalité, convertie par Skrela, avec l'aide de la barre.
Dans une partie sans beaucoup de rythme, les joueurs de Novès continuaient cependant à poser leur empreinte sur les débats. A la 24ème minute de jeu, sur une action initiée par un joli numéro d'Heymans, ils étaient à deux doigts d'aller derrière la ligne, mais sans y parvenir. La séquence s'achevait sur un en-avant de Poitrenaud, alors qu'une supériorité numérique était évidente.
L'essentiel du jeu se cantonnait dans le camp anglais, quand Skrela, sur pénalité, trouvait à nouveau le bois, sans que le ballon, cette fois, ne rebondisse du bon côté. A la demi-heure de jeu, la possession, largement toulousaine, était récompensée par une pénalité de Skrela. Pour la première fois, Toulouse prenait l'avantage (9-6, 30ème).
A quatre minutes de la pause, les Wasps convertissaient un temps fort pour égaliser, grâce à un drop de Walder. Le score ne bougeait plus jusqu'au coup de sifflet de M. Clancy, invitant les protagonistes à quitter l'aire de jeu pour dix minutes. L'issue de la partie, à ce moment-là, paraissait incertaine, et si les conditions de jeu, de toute évidence, n'étaient guère idéales, les Toulousains pouvaient malgré tout faire mieux que ce qu'ils avaient produit quarante minutes durant.
Les Britanniques débutaient le deuxième acte de façon convaincante, et mettaient la pression sur leurs adversaires à plusieurs reprises. Le Stade s'en tirait jusque là sans dommage, mais il n'y avait rien de rassurant à voir les locaux acculés dans leurs trente mètres depuis de longues minutes. Les joueurs de la ville rose, cela dit, n'étaient pas loin de marquer sur leur première incursion dans le camp opposé, avec une longue séquence débutée par un contre proprement mené par Heymans. Mais, dans la continuité, les points de fixation se multipliaient à deux mètres de la ligne, sans qu'aucun Toulousain ne parvienne en terre promise.
Si cette action restait vaine, elle avait le mérite de sonner le réveil de Toulousains quelque peu amorphes depuis le coup d'envoi de la seconde période. Certes, on ne pouvait pas dire que les différents mouvements proposés étaient des plus académiques, mais les coéquipiers de Thierry Dusautoir mettaient du coeur à l'ouvrage. Heureusement d'ailleurs, car les Wasps, en diverses occasions, montraient bien à quel point ils pouvaient se montrer dangereux.
Peu avant l'heure de jeu et une nouvelle fois, les Toulousains enchaînaient les charges à un mètre de l'en-but, mais pas plus Kelleher que Nyanga, pour ne citer qu'eux, ne prenaient en défaut la défense anglaise. M. Clancy revenait pourtant à une faute et Skrela, sur pénalité, donnait l'avantage aux siens (12-9, 60ème).
Depuis la ligne médiane et deux minutes plus tard, le demi d'ouverture, encore une fois, réussissait sa tentative, et l'écart passait pour la première fois à six points.
Un avantage qui restait de courte durée, car sur le coup d'envoi ou presque, les Anglais allaient entre les barres, avec l'aide de l'arbitrage vidéo. Walder transformait, et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, les visiteurs passaient devant ! Il restait moins de vingt minutes à jouer, et l'affaire devenait compliquée.
Si les Stadistes, par la suitre, ne manquaient pas de courage, leur investissement était rendu vain par plusieurs ballons échappés. Il faut dire que la pluie, continue depuis le coup d'envoi, redoublait d'intensité. Sur mêlée, un secteur dans lequel la supériorité toulousaine n'avait sans doute pas été assez récompensée, le pack rouge et noir obtenait une pénalité cruciale. Skrela, de 42 mètres dans l'axe, redonnait l'avantage à son équipe.
Le plus dur avait été fait, il fallait maintenant tenir. Les locaux y parvenaient plutôt bien, en confisquant le ballon et en maintenant le jeu au milieu de terrain. A deux minutes de la fin, Walder manquait d'un rien la pénalité de la gagne. Le Stadium pouvait respirer. Toulouse s'imposait finalement 18 à 16, au terme d'un match dont l'issue aurait pu être beaucoup plus déplaisante.