Les Toulousains réalisaient une entame très convaincante, en acculant leurs adversaires dans leur camp et en monopolisant le ballon. Les Ecossais passaient leur temps à défendre, et un groupé-pénétrant, après une touche à cinq mètres, échouait près du but. Puis, après un coup franc rapidement joué, Picamoles, bien que plaqué par plusieurs joueurs, parvenait à tomber dans l'en-but. M. Lacey avait recours à l'arbitrage vidéo et refusait très justement l'essai, le numéro 8 ayant laissé échapper le ballon en touchant le sol.
La domination toulousaine, impressionnante, se poursuivait au fil des minutes, et Glasgow n'avait toujours pas dépassé ses trente mètres ballon en mains. Fatalement, les Rouge et Noir marquaient le premier essai de la partie, via un petit exploit de Médard, qui passait au milieu d'une forêt de joueurs pour marquer en solo. Son équipe menait 7-0 (10ème).
Mais Glasgow, comme il l'avait montré au match aller, ne se laissait pas abattre et s'autorisait enfin quelques incursions dans la moitié de terrain stadiste. Des incursions loin d'être anodines, puisque par deux fois, les Warriors n'étaient pas loin de marquer à leur tour. Sur une action où les champions d'Europe n'étaient pas malheureux d'écoper un carton jaune, Glasgow réduisait le score sur pénalité.
Cela ne gâchait pas cependant la bonne impression d'ensemble laissée par les locaux. Ainsi, une relance vertigineuse de Poitrenaud faisait frissonner de plaisir le public du Wallon, même si l'action n'allait pas à dame. A la 20ème, une petite générale se déclenchait au milieu du terrain, à l'issue de laquelle Gray, le capitaine écossais, était exclu temporairement.
La sanction était immédiate : sur la pénal'touche consécutive, le maul stadiste emportait tout sur son passage, et Lacombe inscrivait le deuxième essai toulousain.
Par la suite, si Toulouse ne ménageait pas ses efforts, quelques maladresses venaient souvent réduire à néant des initiatives de haute volée. Certes, le jeu continuait à se développer dans le camp écossais, mais le score, lui, n'évoluait pas. Cela faillit pourtant être le cas à la 36ème, avec une succession de mêlées à cinq mètres et, sur l'une d'elles, une charge tonitruante de Picamoles, très près d'aboutir. Ce dernier, l'un des plus actifs sur la pelouse, marquait un essai on ne peut plus mérité, mais refusé par l'arbitrage vidéo. Cette fois, on pouvait se demander si la bonne décision avait été prise.
Les deux équipes regagnaient les vestiaires sur le score de 14 à 3, ce qui n'était pas cher payé au vu de l'emprise stadiste.
Les Toulousains poursuivaient sur leur lancée au début du deuxième acte, en confisquant le ballon. Mais en face, les visiteurs ne lâchaient pas un mètre de terrain, et il était bien difficile de trouver une faille. Et Glasgow, sur sa première possession, allait marquer un essai qui, transformé, le ramenait à quatre points. Au regard du temps de possession de l'équipe, cela relevait du miracle.
Si Skrela donnait un peu d'air à son équipe sur pénalité, on sentait celle-ci quelque peu empruntée depuis le retour des vestiaires, avec notamment quelques en-avants assez grossiers et une succession de ballons perdus en touche. Ainsi, les minutes défilaient, et Toulouse, qui avait toujours une possession écrasante en sa faveur, n'était toujours pas à l'abri.
Les choses s'arrangeaient à la 55ème, quand, sur une interminable séquence, le ballon finissait à l'aile, où Poitrenaud finissait le travail. Le Stade prenait de l'air, et n'était plus qu'à un essai du bonus offensif.
Mis au supplice en mêlée, les Ecossais étaient plusieurs fois pénalisés sur des mêlées à cinq mètres. Welsh écopait logiquement d'un carton jaune, et sur la mêlée consécutive, une subtile combinaison envoyait Dusautoir à l'essai. La mission était accomplie.
Libérés, les Toulousains s'en donnaient à coeur joie et Clerc, fraîchement entré en jeu, participait à la fête. La rencontre baissait d'intensité par la suite, et plus rien d'intéressant n'intervenait. Le Stade s'imposait finalement nettement, ce qui paraissait mérité devant sa domination sans partage.