Dès le coup d'envoi ou presque, Castres obtenait une pénalité : Poitrenaud tentait une relance mais s'isolait de ses partenaires, et était finalement sanctionné pour avoir gardé le ballon au sol. Face aux poteaux, un buteur de la trempe de Teulet ne connaissait aucune difficulté pour ouvrir le score. Cela n'était pas immérité, car par la suite, les visiteurs montraient de belles choses et forçaient les Stadistes à défendre dans leurs 22 mètres.
Toulouse réagissait cependant, et une superbe action de Michalak, terminée par un joli coup de pied à suivre dans l'en-but, était à deux doigts d'aboutir. Cela symbolisait la bonne période des Rouge et Noir, qui dominaient clairement par la suite. Castres subissait et se mettait à la faute à la 10ème minute, ce qui permettait à Michalak d'égaliser. L'embellie se poursuivait par la suite, quand Ahotaeiloa prenait le trou, puis servait parfaitement Sowerby à hauteur, lequel fixait impeccablement le dernier rempart tarnais pour donner à Lamboley sur un plateau. Le premier essai de la partie était au bout.
Tout allait pour le mieux par la suite, car les hommes de Novès, inspirés et emmenés par un Sowerby de gala, étaient souvent dangereux. Mais à la 22ème, Ahotaeiloa voyait sa passe interceptée, ce qui était le point de départ d'une superbe contre-attaque conclue par Pelenise. Cela n'était guère payé pour les Toulousains, qui développaient un rugby de bonne qualité depuis un bon quart d'heure.
Aussi ennuyeuse que fut cet essai, le Stade ne se décourageait pas et repartait de l'avant. L'équipe obtenait coup sur coup deux pénalités, et si la première était manquée, Michalak passait la deuxième (13-8, 28ème). Mais dans un match décidément très ouvert, Castres n'avait pas dit son dernier mot.
Avec un Kefu qui créait des brèches dès qu'il touchait le ballon, les visiteurs n'étaient pas loin de marquer leur deuxième essai. Ils bénéficiaient toutefois d'une pénalité, réussie par McIntyre (13-11, 33ème), alors que plus rien, jusqu'à la pause, n'était à signaler. Les Stadistes regagnaient les vestiaires avec deux points d'avance, signe qu'il allait falloir cravacher pour terminer la partie en position de vainqueur.
Sans doute conscients du danger, les Toulousains mettaient leur adversaire sous pression dès l'entame du deuxième acte. Une énorme séquence à deux mètres de l'en-but se développaient, mais les charges des avants étaient repoussées par la ligne défensive tarnaise. Quelques minutes plus tard, une superbe séquence débutée par un coup de pied à suivre de Skerla et une jolie combinaison entre Ahotaeiloa et Michalak semblait promise à l'essai, mais M. Gauzère revenait à un en-avant de passe. Voilà qui était rageant, mais incontestablement, les Rouge et Noir avaient abordé la reprise dans de bonnes dispositions.
Puis, à la 46ème minute, Michalak s'échappait dans les 22 castrais au prix d'un joli numéro personnel, mais l'arbitre, une nouvelle fois, annihilait l'action pour signaler un écran de la part de l'un de ses partenaires. Mais par la suite, Castres confirmait qu'il n'avait pas effectué le court déplacement jusqu'à Ernest Wallon en victime expiatoire : les joueurs d'Alain Gaillard inversaient la tendance et investissaient le camp toulousain, sans toutefois se montrer dangereux, à l'exception d'un drop manqué.
Quant aux Toulousains, si leur état d'esprit était irréprochable, ils étaient un temps en difficulté, même si une percée en solitaire de Clerc, finalement projeté en touche à deux mètres de l'en-but, était une opportunité à souligner. Peu après l'heure de jeu, Michalak réussissait une pénalité importante, qui passait la marque à 16-11. Dans une rencontre aussi serrée, c'était tout sauf anecdotique. Le même Michalak, à la 65ème, réussissait une difficile pénalité, qui mettait sa formation à l'abri d'un essai adverse.
Désormais clairement dominateurs, les coéquipiers de Fabien Pelous obligeaient leurs adversaires à multiplier les fautes, et Bonello payait les pots cassés à la 68ème, en écopant d'un carton jaune. Sur la pénal'touche consécutive, Lamboley déviait pour Pelous, qui allait dans l'en-but, avec malheureusement un adversaire interposé entre le sol et le ballon. Mais ce n'était que partie remise : sur un mouvement des trois quarts, Skrela servait Lamerat, arrivé à hauteur en boulet de canon. Le jeune Espoir inscrivait son premier essai chez les pros, et il était sans doute synonyme de victoire.
Le Stade n'avait plus qu'à gérer son avance jusqu'au terme de la rencontre, ce qu'il faisait d'ailleurs plutôt bien. Malgré quelques occasions, le point bonus allait cependant se révéler inaccessible. Ce n'est pas ce que l'on retiendra en premier lieu, et le staff pouvait légitimement se montrer satisfait de la prestation de ses joueurs, notamment au vu d'un deuxième acte globalement maîtrisé.