Dès la première minute, après un ballon perdu par Kelleher, Courrent tentait de se rappeler aux bons souvenirs de son ancien club en tentant un drop d'une trentaine de mètres, qui passait de peu à côté. Dans un début de match rythmé, Toulouse répliquait immédiatement, mais le ballon à suivre d'Elissalde dans le dos de la défense, un peu long, finissait en ballon mort.
On se régalait devant le spectacle offert par les deux formations, et le BO se procurait une magnifique occasion d'essai, après une percée d'un Courrent omniprésent depuis le coup d'envoi. Gobelet héritait du ballon, et il fallait un double plaquage de Kelleher et Médard pour précipiter l'ailier adverse en touche.
Le Stade avait eu chaud, et il fallait reconnaître que l'entame, incontetstablement, était basque. A la 8ème, Courrent s'essayait à nouveau au drop, mais sans plus de réussite. C'est donc contre le cours du jeu que Toulouse marquait : sur une mêlée biarrote, Kelleher subtilisait le ballon à Yachvili, et au prix d'un sprint de 60 mètres, allait entre les barres. Les Rouge et Noir menaient 7-0, mais concédaient immédiatement après une pénalité, suite à une faute au sol de Perugini. Courrent ne trouvait pas la cible, et le score n'évoluait pas.
La rencontre perdait un peu en intensité par la suite, et plus rien de notable n'intervenait avant la 20ème minute, quand Elissalde passait une pénalité (10-0). Toulouse prenait le large, et avait su faire preuve d'efficacité, car cela faisait un certain moment qu'il n'avait pas passé la ligne médiane ballon en main. Biarritz passait ses premiers points dans la foulée, via Courrent qui réussissait son premier coup de pied de la soirée, de plus de 50 mètres.
A la demi-heure de jeu, les locaux connaissaient un énorme temps fort après une mêlée à cinq mètres, mais les charges de Kelleher et Servat étaient stoppées à moins d'un mètre de la ligne. L'action se terminait pas un ballon à suivre d'Elissalde dans l'en-but mais Jauzion (gêné par Cabannes ?) ne pouvait s'en saisir.
Juste avant la pause, une pénalité jouée rapidement par Kelleher aboutissait à une échappée folle de Médard, qui semblait pouvoir aller au bout mais choisissait de croiser avec Heymans. Ce dernier était repris in extremis et le Stade perdait une magnifique occasion d'inscrire un deuxième essai. Quelques instants plus tard, M.Maciello renvoyait les deux équipes aux vestiaires, sur le score de 10 à 3.
Le second acte débutait comme le premier : sur un rythme effréné. C'est le Stade qui tenait l'occasion de tirer le premier, avec une pénalité d'Elissalde suite à une faute au sol adverse. C'était assez rare pour être signalé, JBE manquait un coup de pied largement dans ses cordes et le score n'évoluait pas. Puis c'était au tour de Heymans d'être à deux doigts de récupérer un dégagement au pied de Jauzion, mais le ballon sortait en touche juste avant que l'ailier ne s'en saisisse. Dommage, car dans le cas contraire, l'essai paraissait imparable.
Biarritz, cependant, ne se contentait pas de subir : au contraire, il se procurait une énorme opportunité, mais Yachvili et Lauret se gênaient à cinquante centimètres de la ligne, au moment de ramasser le ballon. Les Basques, toujours dangereux, réduisaient l'écart près une pénalité de Courrent. A 10-6, le match était totalement relancé.
Conscient du danger, Toulouse repartait à l'assaut, et Ahotaeiloa, en bout de ligne, faisait parler sa puissance pour marquer le deuxième essai des siens. Auparavant, on avait assisté à un joli mouvement, conclu par un trois contre d'eux d'école avec deux dernières passes de Pelous et Médard.
La fatigue aidant, des espaces se créaient après l'heure de jeu. Si le Stade était à l'abri d'un essai transformé, il était évident que le match était loin d'être joué. Biarritz, en effet, était loin d'avoir abdiqué, mais les hommes de Novès pouvaient le plus souvent compter sur un jeu au pied efficace pour se sortir des situations les plus chaudes. A la 67ème minute, Masi écopait d'un carton jaune logique pour avoir fait une obstruction sur Kunavore alors que la supériorité numérique toulousaine en bout de ligne était manifeste. Le Stade se retrouvait à un de plus sur le terrain, mais Elissalde n'exploitait pas la pénalité consécutive.
Les efforts stadistes, dans les dernières minutes, allaient être récompensés, au terme d'une formidable et interminable séquence, sans doute la plus accomplie depuis le début de la saison. C'est Heymans, qui aplatissait, mais tous les joueurs devaient être félicités pour leur abnégation.
Le Stade s'imposait 20 à 6, avec bonus offensif, et pouvait évidemment se montrer satisfait de sa soirée.