Il ne fallait pas attendre bien longtemps pour assister au premier essai de la partie : sur une action débutée par une magnifique percée de Traille, le ballon partait au large où Yachvili, dans le bon tempo, décalait Peyrelongue, qui allait derrière la ligne. C'est donc Biarritz qui prenait le meilleur départ dans un début de partie rythmé et alerte.
Cueilli à froid, les Toulousains répliquaient en marquant à leur tour un essai superbe, conclu par Médard, mais où plusieurs joueurs étaient impliqués, notamment Skrela, auteur d'une passe décisive pour son arrière. Soulignons que la séquence avait débuté par une belle échappée d'Ahotaeiloa, puis des percées intéressantes de Kunavore et Lamboley.
Le combat faisait rage, et la dimension physique de la partie était assez impressionnante. Yachvili, à la 13ème minute, passait une pénalité qui redonnait l'avantage à son équipe, juste avant qu'un drop de Traille ne passe d'un rien à côté. Cela découlait d'une domination territoriale assez nette en faveur du BO, sans que Toulouse, loin d'en faut, se contente de faire de la figuration. On sentait d'ailleurs que les Rouge et Noir, assez inspirés sur les phases offensives, étaient capables de créer du danger sur chacune de leurs actions.
Cela était d'ailleurs confirmé peu avant la demi-heure de jeu, quand Nyanga chipait un ballon sur une mêlée, point de départ d'une séquence rondement menée où s'illustraient Kelleher, Lamboley et Dusautoir. Ce dernier, repris in extremis, transmettait à Jauzion, finalement plaqué à un mètre de la ligne. Soixante secondes plus tard, Heymans réussissait un drop monumental, de plus de quarante mètres, et Toulouse reprenait l'avantage (10-8).
Depuis une dizaine de minutes, on assistait à un changement de physionomie, et c'étaient bien les visiteurs qui dominaient. On regrettait d'autant plus les nombreuses munitions perdues en touche, où les Stadistes rendaient un nombre important de ballons à l'adversaire. Mais à la 35ème, Toulouse bénéficiait d'une pénalité, réussie sans difficulté par Skrela. L'écart se creusait quelque peu (13-8) et ne bougeait plus jusqu'à la pause. Les hommes de Novès viraient en tête, mais allaient devoir négocier un second acte où le vent, désormais, serait de face.
Yachvili, quelques secondes après le coup d'envoi, réduisait le score via une pénalité. Biarritz débutait la deuxième mi-temps à 100 à l'heure, et bénéficiait d'une nouvelle pénalité deux minutes plus tard. Yachvili la réussissait et Toulouse, désormais mené, avait gaspillé en peu de temps l'avantage constitué à l'issue du premier acte.
Heureusement, le Stade se reprenait et à l'issue d'une séance dantesque, longue de plusieurs minutes, c'était au tour des visiteurs de bénéficier d'une pénalité, manquée par Skrela. Dommage, car cette action monstrueuse aurait mérité d'être sanctionné au score. Le jeu, par la suite, était plutôt équilibré mais avait tendance à se situer au milieu du terrain. Les occasions d'essai se raréfiaient, et en dehors d'une relance osée de Médard, suivie d'un petit coup de pied à suivre pour lui-même, il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la dent.
A la 67ème, Yachvili passait une pénalité importante, à la suite d'une faute très sévèrement sifflée contre Greg Lamboley. Les affaires toulousaines se compliquaient, d'autant plus que Kelleher, touché au genou, quittait la pelouse en boitant. Malheureusement, le Stade n'allait plus réussir à se créer de réelles opportunités. Au contraire, les efforts des champions de France étaient annihilés par quelques maladresses et approximations, qui permettaient finalement à Biarritz de gérer les dernières minutes. Le Stade devait se contenter du point de bonus défensif.